Résultats de recherche pour “Marie France Versailles” 1 à 9 (9)

Trop de choses à se dire

Après un premier recueil de nouvelles chez Quadrature en 2010 ( À l’ombre de la fête ) et un roman chez Luce Wilquin en 2012 ( Sur la pointe…

Sur la pointe des mots

Sur le seuil de la maison que ses enfants ont quittée, une femme s'arrête. Mission accomplie. Hier encore, il y avait tant à faire...Une vie devant…

À l’ombre de la fête

Six nouvelles. Six incursions dans l'intimité d'une famille. Moments de crise ou aléas du parcours. Un homme s'inquiète parce que sa fille…

Trop de choses à se dire

Après un premier recueil de nouvelles chez Quadrature en 2010 ( À l’ombre de la fête ) et un roman chez Luce Wilquin en 2012 ( Sur la pointe…

Plurielles : Femmes de la diaspora africaine

Portraits : le mot appartient à la fois au monde de la photographie et à celui du récit. Ce livre…

PluriELLES, Femmes de la diaspora africaine

Portraits : le mot appartient à la fois au monde de la photographie et à celui du récit. Ce livre le montre d’excellente manière et l’on s’étonne qu’il n’ait pas été écrit plus tôt, tant il est le reflet d’une urgence et d’une nécessité : celles de montrer les parcours exemplaires de femmes d’origine africaine résidant en Belgique dans lesquels peuvent se re-connaître les jeunes générations. Vingt femmes qui font la Belgique d’aujourd’hui, une Belgique cosmopolite, mondialisée dans le bon sens du terme. Outre Véronique Vercheval dont la pertinence et l’excellence du travail photographique ne sont plus à souligner, un groupe de neuf écrivains ont traduit la parole de ces vingt femmes en autant de récits qui retracent leur parcours, leurs origines, leurs expériences, leurs désillusions, leurs succès. Le tout avec beaucoup de sensibilité et de sincérité. Ces neuf écrivains, Janine Decant, Agathe Gosse, Francis Hardy, Jacinthe Mazzocchetti, Raphaële Noël, Marie-Claire Philippe, Claire Ruwet, Frédéric Soete et Marie-France Versailles participent à la table d’écriture de Marche-en-Famenne et ont déjà publié à divers titres.Ce projet est né de la volonté de Marie-Pierre Nyatanyi Biyiha, responsable de l’asbl Djaïli Mbock, de poser une autre parole sur les réalités migratoires, celles des femmes en particulier. Cette envie entrait en résonnance avec les travaux de recherche et les engagements littéraires de Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue et écrivain.Engagées en politique ou dans le monde associatif, artistes, avocates, chefs d’entreprise, intellectuelles, sportives…, ces femmes, aux origines et aux parcours de vie très diversifiés [1] , témoignent à la fois des difficultés vécues ainsi que de leurs réussites et satisfactions, tout en indiquant le chemin qui reste à parcourir. Il ressort de ces histoires de vie une réflexion sur la reconnaissance sociale et la réussite. Comme il est précisé dans la préface de Jacinthe Mazzocchetti et Marie-Pierre Nyatanyi Biyiha, « elles combinent, dans leur histoire, expériences de disqualification sociale et luttes pour se frayer un chemin à l’encontre de la condition migrante (la perte, les écarts culturels, la non-reconnaissance des capacités et des compétences…), de la condition noire et des hiérarchies de genre (niches ethniques au niveau de l’emploi, préjugés…) ».Congolaises (en majorité), Rwandaises, Camerounaise, Gabonaise, Zambienne, Burundaise, Ghanéenne, Burkinabé, Malienne, Nigériane et… Belges, souvent métisses, elles éclairent d’exemples concrets liés à leur enfance, leur vie affective et familiale, leur formation, leur entrée dans la vie active ces parcours méconnus qui sont pourtant ceux de citoyennes impliquées dans la société belge d’aujourd’hui. Leurs apports dans l’économie, la politique, le débat citoyen, les avancées sociétales sont tout sauf négligeables. À ces situations concrètes, elles ajoutent leurs opinions et analyses personnelles. De par l’exemplarité de leurs vécus, ces femmes deviennent – sans l’avoir nécessairement voulu – des modèles pour les jeunes dits de deuxième ou troisième générations, nés Belges pour la plupart, métisses culturels en mal de points de repère et de référents auxquels s’identifier. De sorte que l’on puisse espérer que plus jamais une petite fille ne demande à sa maman, comme c’est le cas dans un de ces témoignages : «  Maman, pour être institutrice, est-ce que je dois d’abord devenir blanche ?  », n’ayant pour sa part jamais eu d’enseignante noire ! Par leur réussite dans la société belge ou sur la scène internationale, elles montrent qu’il est possible de trouver sa place chez nous, certes au prix d’efforts qu’elles ne minimisent pas, car elles ne se nourrissent ni de naïveté, ni d’angélisme, ni de défaitisme. Elles pensent en particulier à leurs enfants encore confrontés de nos jours aux discriminations et au racisme ordinaire. Souvent, parce qu’elles sont noires de peau, on leur demande encore d’où elles viennent alors qu’elles sont de Schaerbeek, Turnhout, Louvain, Saint-Josse-ten-Noode ou Mons… Elles veulent, pour leurs enfants, déconstruire les stéréotypes et clichés auxquels le quotidien a pu les confronter, les dénoncer et les combattre. En ce sens, leur message, car il s’agit bien d’un message, s’adresse aussi à chaque citoyen.L’ouvrage se termine par un chapitre plus analytique qui permet de recontextualiser ces récits biographiques par des rappels historiques et démographiques sur les migrations subsahariennes dans le monde et en Belgique, la place qu’y occupent les femmes, les assignations et non-reconnaissances, les questions de genre et de racisme, les métissages culturels qui disent le monde d’aujourd’hui, etc. Précisons pour terminer qu’une exposition itinérante avec les photographies de Véronique Vercheval accompagne la diffusion de ce livre et en amplifie le message. Michel Torrekens [1] Ces vingt femmes sont Wendy Bachy, Godelieve Bonnet, Clémentine Faïk-Nzuji Madiya, Monique Fodderie, Cécile Kayirebwa, Joëlle Kapompole, Éliane Kengo, Gisèle Mandaila, Hortense Massakwe, Isabelle Mbore, Bwalya Mwali, Colette Njomgang Fonkeu, Annette Ntignoi, Rebecca Ntunguka, Mie-Jeanne Nyanga Lumbala,…

Colette et la Belgique

Préface de Jacques De Decker À propos du livre Colette et la Belgique : une longue histoire de proximité et d'amour. L'écrivain y fut fêté et honoré, bien sûr, jusqu'à…

À mi-chemin entre Amsterdam et Paris, Septentrion, 50 ans de relations culturelles néerlandophonie - francophonie

En 2021, Septentrion fête son 50e anniversaire . Une publication de culture générale concernant le monde néerlandophone, mais dans la langue et à destination du voisin: c’est ce qui rend Septentrion unique. La revue a grandi, mûri, est devenue adulte, mais il y a eu constamment du mouvement à l’arrière-plan. Histoire, non seulement d’une revue, mais tout autant des relations culturelles, jalonnées de temps forts et de creux, entre la néerlandophonie et la francophonie. * Le succès d’une publication se mesure-t-il aux lieux où elle est l’objet de toutes les louanges? Peut-être bien. Le 18 mars 1981, le Flamand Jozef Deleu était l’hôte des salons de l'hôtel du Petit-Luxembourg à Paris, la résidence du président du Sénat Alain Poher. Étaient notamment présents Sadi de Gorter, premier directeur de l’Institut Néerlandais de Paris et ami fidèle de Deleu, et une brochette de hauts dignitaires de France, de Belgique et des Pays-Bas. Pas moins de quatre cents personnes ont assisté à la remise du prix Descartes à Deleu par Louise Weiss. La distinction était attribuée par l’Association France-Hollande, un organisme qui s’était assigné pour mission de promouvoir les liens culturels entre la France et les Pays-Bas. Son président, l’ancien préfet Yves Cazaux, s’est livré à un vibrant éloge de Jozef Deleu, qui, à la fois fondateur et rédacteur en chef de Septentrion. Revue de culture néerlandaiseXX , méritait ce prix plus que personne d’autre. Le premier numéro de Septentrion était paru en 1972. Deleu, fils d’une mère flamande et d’un père français, avait placé en exergue de son avant-propos une citation de Paul Valéry: “Enrichissons-nous de nos mutuelles différences”. Septentrion, revue de culture genérale, entendait offrir trois fois par an une information de qualité sur l’aire linguistique néerlandaise (soit les Pays-Bas et la Flandre, partie néerlandophone de Belgique) et mettre en évidence les influences réciproques entre la néerlandophonie et la francophonie. Avec Septentrion, Deleu n’en était pas à ses premières armes. En 1957 déjà, il avait fondé la revue Ons Erfdeel (à présent de lage landen), qui allait bientôt s’affirmer comme l’une des principales publications périodiques de culture générale en néerlandophonie. Le tout premier numéro portait d’ailleurs le titre Ons Erfdeel - Notre Patrimoine. Ce choix initial d’une édition bilingue trahissait le vif intérêt de Deleu pour la Flandre française. La rapide progression de Ons Erfdeel doit avoir été une surprise pour Deleu lui-même. Il était instituteur depuis de longues années, mais il quitta l’enseignement pour porter la Stichting Ons Erfdeel (Fondation Notre Patrimoine) sur les fonts baptismaux. Deux ans plus tard, en 1972, la fondation entamait la publication de Septentrion. L’immeuble construit pour la fondation est situé à Rekkem, en Flandre-Occidentale, à même la frontière franco-belge et juste à mi-chemin entre Paris et Amsterdam. Les choses bougent Nous pouvons dire aujourd’hui que Septentrion est né à un moment-clé. Un moment où le renforcement de l’autonomie culturelle des différentes communautés linguistiques de Belgique au sein du pays a engendré en Flandre un besoin accru de collaboration avec l’étranger. Quasi automatiquement, la Flandre s’est tournée en premier lieu vers les Pays-Bas. Le rapprochement avec le Nord a mené en 1980 à la création de la Taalunie, organe officiel qui allait développer une politique stimulante pour le néerlandais aux Pays-Bas et en Flandre (et, plus tard, également au Surinam) et se vouer au soutien du néerlandais dans le monde. L’année suivante s’ouvrait à Amsterdam la maison culturelle flamande De Brakke Grond. Sous l’impulsion, entre autres, de la Fondation Notre Patrimoine, des voix se sont également manifestées en faveur du développement d’un rapprochement culturel et d’une coopération avec d’autres pays. En Flandre (d’abord essentiellement dans la sphère privée, puis aussi dans une partie du monde politique), il apparaissait de plus en plus évident que des relations de bon voisinage sont primordiales pour une communauté de langue et de culture. Le plus proche voisin était la francophonie, elle méritait la priorité. De plus, la fixation de la frontière linguistique en Belgique (1963) avait atténué la crainte de l’impérialisme francophone. C’est dans cette atmosphère et ce contexte que Septentrion a vu le jour. Suspendus aux lèvres de Hugo Claus Éditer une revue en français sur les Pays-Bas et la Flandre, cela n’en restait pas moins une entreprise téméraire. Mais Deleu a su rallier à sa cause aussi bien des traducteurs talentueux que d’éminentes personnalités des sphères académique et sociétale belges et françaises pour constituer le comité de conseil. La rédaction ne comprenait pas seulement des Flamands, mais aussi, notamment, un Français et deux Néerlandais. La revue pouvait dès lors démarrer sur de bonnes bases. En feuilletant aujourd’hui les premières années de parution, on ne s’étonnera pas du succès de Septentrion. Dans la ligne de son objectif culturel au sens large, la revue offrait d’emblée une mine d’informations sur la littérature, les arts plastiques, une grande variété d’autres disciplines artistiques et des sujets sociaux d’intérêt général. Ces informations prenaient forme dans des articles de fond, mais aussi, au fil du temps, dans des textes plus courts en prise sur l’actualité. Une intéressante trouvaille a été celle des «lettres flamandes et néerlandaises», rendant compte, chacune à sa manière, de la vie culturelle et des thèmes généraux de société. À la fin des années 1970 paraît la première des “chroniques” pleines de verve de Sadi de Gorter. Ce compagnon de la première heure, passeur de cultures s’il en est, allait publier une “chronique” dans chaque numéro et ne s’arrêter que peu avant sa mort en décembre 1994. À partir de 1986, Septentrion a paru non plus trois, mais quatre fois par an. La rédaction a réussi à s’attacher davantage de plumes de qualité, auteurs et critiques qui (principalement dans le monde néerlandophone) jouissaient d’un grand renom. La presse française ne demeurait pas insensible aux objectifs de la revue et à sa haute tenue. Libération voyait en Septentrion “une contribution directe à la bonne entente entre les peuples dans le cadre d’une Europe un peu plus unifiée chaque jour”. En même temps paraissaient de plus en plus souvent des numéros plus volumineux dans lesquels un thème déterminé était présenté de manière approfondie. Quelques exemples au hasard: des numéros thématiques consacrés à la poésie contemporaine, tantôt néerlandaise, tantôt flamande, un autre à James Ensor, un autre encore à la Grande Guerre. Au début du XXIe siècle ont notamment paru des numéros thématiques sur l’Escaut et la Meuse, un sur le Québec et un sur les relations entre les Plats Pays et Paris. Ces deux derniers exemples nous amènent à une période où Jozef Deleu a cessé d’être le rédacteur en chef, Luc Devoldere ayant pris sa succession en 2002. Les numéros thématiques ont couramment donné lieu à l’organisation de soirées culturelles, souvent dans des salles de prestige ou autres lieux réputés, comme l’ Institut Néerlandais à Paris, le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, l’Opéra royal de Liège ou le Théâtre royal de Namur. Ces soirées ont toujours suscité un vif intérêt et ont, à l’occasion, été rehaussées par la présence de sommités. L’affiche n’était évidemment pas étrangère à cet engouement, notamment lorsqu’elle comportait des noms dont la réputation avait gagné la francophonie, tel l’écrivain Hugo Claus (1929-2008), venu en personne à diverses reprises donner lecture de quelques-uns de ses poèmes en traduction française. Chaque fois, l’assistance était suspendue à ses lèvres. Une excursion dans le nord…